Des trésors chez soi

Témoignage

• 27 janvier 2021

Le mouvement zéro déchet invite à réutiliser, soit en se servant de ce qu’on a déjà à la maison, soit en achetant de seconde main. La magie de se procurer quelque chose qui a déjà servi, c’est que l’objet a déjà toute une histoire. Nous avons donc réuni nos meilleures anecdotes sur nos objets usagés.

Aurore Courtieux-Boinot

Spécialiste en économie circulaire et gestion des matières résiduelles (Incita)

Clavier numérique

Pour Aurore, il est dommage que l’on ne connaisse pas toujours l’histoire des objets que l’on acquiert de seconde main.

Le conjoint d’Aurore, Julien, a un clavier numérique qui date de 1995. Sa mère l’a échangé contre un piano avant leur départ pour Dakar. Il a connu plus de 15 déménagements partout à travers le monde et a changé plusieurs fois de propriétaires. Ce genre d’objets n’a pas forcément une grande valeur monétaire, mais il a une immense valeur sentimentale.

Pensez-y la prochaine fois que vous achèterez usagé : derrière votre trouvaille se cache peut-être une histoire incroyable.

Amélie Côté

Spécialiste en gestion des matières résiduelles (Incita)

Amélie est une pro de la réutilisation! Elle tient une « liste de friperie », où elle note les choses dont elle a besoin et qu’elle veut se procurer usagés. Cela nécessite de la patience, puisqu’elle devra parfois fouiller plusieurs mois avant de tomber sur la perle rare, mais cela en vaut la peine.

Durant l’été 2020, après six mois de recherches pour trouver une poêle de bonne qualité, elle a trouvé exactement ce qu’elle cherchait : une marque d’excellente qualité, mais également avec des valeurs environnementales qui correspondent à ses valeurs. C’était donc un match parfait. Elle a donc pu acheter une poêle (quasi) neuve, à un prix dérisoire. Ça vaut le temps d’attente, surtout lorsque ce n’est pas urgent.

Laure Caillot

Spécialiste en communication engagée et zéro déchet (Incita)

Bateau pirate

Pour Laure, l’objet magique est le bateau pirate Playmobil de sa fille. Ce bateau appartenait à l’origine au père de sa fille, c’est donc un jouet qui a plus de 30 ans.

Avant que sa fille le récupère, le bateau est passé entre les mains de six neveux et nièces : il a donc survécu à de nombreux enfants! C’est lors d’un voyage en France, dont sont originaires Laure et son conjoint, que sa fille a découvert avec joie le bateau pirate. Ils l’ont donc apporté avec eux dans les valises.

Un enfant ne fait pas la différence entre un jouet usagé et un jouet neuf. Laure explique que sa fille est même fière d’être devenue la nouvelle propriétaire de ce bateau avec lequel son papa jouait lorsqu’il était enfant! Peut-être qu’un jour, le jouet atterrira entre de nouvelles petites mains.

Mélissa de La Fontaine

Spécialiste du mode de vie zéro déchet (Incita)

Micro-ondes orange

Il y a quelques années, le micro-ondes de Mélissa a malheureusement rendu l’âme. Déterminée à ne pas en acheter un neuf, elle fouillait dans les friperies à la recherche d’un nouveau, en vain. Elle s’était même résignée à vivre sans.

C’était sans compter l’aide de l’un de ses amis qui a fait une trouvaille parfaite : un micro-ondes orange (la couleur préférée de Mélissa!). Elle suppose qu’il date des années 1990 et que son design a été inspiré des vieux MacBook. Encore une fois, un match parfait.

L’avantage de magasiner usagé, c’est qu’on peut trouver des pièces originales qu’on sera fièr-e de posséder.

Mélissa Larochelle

Agente de recherche en développement durable (arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie)

Un des meubles de Mélissa provient de l’ancien palais de justice de Québec. On peut imaginer toute l’histoire qu’il a traversée et toutes les histoires qu’il a entendues. Le meuble a été installé dans ce bâtiment lors de la construction du premier palais de justice, entre 1799 et 1804. 

Mais comment Mélissa a-t-elle pu récupérer un meuble aussi précieux? C’est en fait grâce à son beau-père, qui travaillait à l’époque pour un service gouvernemental. En 1979, lorsque le palais de justice déménage, le Ministère fait un encan public pour se débarrasser des meubles et le père de son conjoint remporte le meuble pour à peine 5 $.

Plusieurs années plus tard, Mélissa aperçoit le meuble abîmé par le temps chez son beau-père. Elle mentionne alors qu’il s’agit d’un très beau meuble, sans en connaître l’histoire. Peu de temps après, son beau-père arrive chez elle avec le meuble, qu’il avait entièrement restauré.

Ce n’est pas la seule pièce historique que Mélissa a chez elle. Elle a également un jukebox acheté dans les années 50 par le grand-père de son conjoint, propriétaire d’une entreprise d’amusement. Après plusieurs déplacements, notamment en carriole, dans les bars et restaurants de la région de Québec, le jukebox passe près d’une quarantaine d’années chez l’oncle de son conjoint avant qu’il soit déménagé dans son salon.

Le jukebox de Mélissa

Se donner des objets de génération en génération, c’est aussi transmettre un morceau d’histoire.

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