Des commerces réduisent le gaspillage alimentaire grâce au Défi Zéro déchet
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Lire la suiteVous entrez dans votre épicerie, sacs réutilisables sous le bras et liste de courses sur une enveloppe qui trainait. Vous arrivez dans la rangée des légumes et… déception! Un produit étranger est vendu trois fois moins cher que son homologue local. Comment l’expliquer?
Pour se donner des repères, on peut diviser le cycle de vie d’un aliment en 6 étapes :
Prenons l’exemple de l’ail. L’ail que nous trouvons dans nos supermarchés est souvent originaire de Chine, alors même que nous en produisons ici, au Québec. L’ail chinois est vendu nettement moins cher, et reste donc très populaire auprès des ménages québécois. Mais pourquoi cette différence de prix? Reprenons nos 6 étapes du cycle de vie.
Il est difficile de connaître les conditions de production en Chine, d’abord parce que c’est une région éloignée, mais aussi parce que les conditions de production manquent de transparence.
Une chose est sûre, les réglementations entourant le travail ne sont pas les mêmes qu’au Québec. Les dernières années ont été marquées par une évolution des droits des travailleurs et travailleuses, notamment grâce à des pressions venant de pays internationaux qui importaient des produits chinois.
Les économies se font à cette étape-là : en rémunérant moins les équipes de production sur place, on peut se permettre de baisser le prix du produit à la consommation.
Dans le cas de l’ail, celui de Chine est souvent réfrigéré avant d’être mis en vente, ce qui fait sortir le germe et raccourcit sa durée de vie. De l’autre côté, selon des spécialistes, l’ail québécois a un goût plus savoureux. On paye donc plus cher un produit de meilleure qualité.
On ne fait pas vraiment d’économie à cette étape, bien au contraire, puisqu’il faut conditionner le produit, ce qui n’est pas le cas pour l’ail local.
Elle inclut le transport des aliments depuis son lieu de production. Dans le cas de l’ail de Chine, la distance est beaucoup plus grande et donc, l’empreinte écologique de cet aliment est plus élevée que son homologue local. Encore une fois, pas d’économie puisque le trajet à faire est plus long.
En théorie, il n’y a pas de différence entre l’ail québécois ou chinois pour ces trois dernières étapes. Mais dans les faits, comme on l’a expliqué précédemment, la réfrigération de l’ail chinois a tendance à raccourcir sa durée de vie. Il y a donc des risques de gaspillage alimentaire plus élevés.
Observons un instant les prix moyens observés sur le marché : l’ail de Chine coûte 0,80 $/100 g en vrac ou 0,99 $ pour 3 bulbes et l’ail d’Espagne revient à 1,30 $/100 g. Quant à l’ail bio, en provenance d’Espagne, il est vendu 4,11 $/100 g. Plus rare à la fin de l’hiver dans les supermarchés, l’ail blanc du Québec se détaille autour de 3,12 $ les 100 g.
Pourquoi un ail qui a parcouru des milliers de kilomètres, qui a une plus grande empreinte écologique et qui demande davantage de manutention est vendu bien moins cher qu’un ail local?
Ce ne sont pas les épiceries ou les entreprises de transport qui décident de faire un cadeau aux producteurs chinois. Malheureusement, ce sont les conditions de travail qui leur permettent de faire des compromis sur le prix.
Il y a une deuxième explication : la concurrence. En effet, même si cela est maintenant défini dans les accords de commerce internationaux, certains pays ont eu tendance à baisser leurs prix, jusqu’à même vendre à perte. Se faisant, ils devenaient très compétitifs, jusqu’à éliminer leurs concurrents, qui ne pouvaient pas tenir le rythme de ces bas prix.
Grâce à cette stratégie, les pays pouvaient gagner des parts de marché pour ensuite remonter leurs prix. À ce moment-là, les consommateurs et consommatrices n’ont plus vraiment le choix et doivent subir cette hausse des prix. Cette technique a également des incidences sur l’autonomie alimentaire du pays qui en est victime.
La réglementation s’est resserrée, et il est maintenant interdit de faire ce genre de concurrence déloyale. Ceci dit, les pays ayant tous des réglementations différentes sur les droits des travailleurs et travailleuses, la question se pose : est-ce que l’exploitation est devenue la première stratégie de concurrence de prix?
Quoi qu’il en soit, ne culpabilisez pas si, la prochaine fois, vous choisissez un ail chinois plutôt que québécois. Bien qu’on ait tous une responsabilité individuelle à travers nos choix de consommation, le problème est plus global : il se situe dans la structure. Avoir conscience de ces enjeux, c’est la première étape pour les combattre.
En conclusion, le zéro déchet, ce n’est pas qu’une question de recyclage! C’est aussi poser un regard plus large sur ses habitudes et s’interroger sur sa propre consommation. Si vous avez un budget serré, plusieurs solutions sont possibles : vous pouvez acheter votre ail lorsque c’est la saison et faire des réserves, par exemple, en le congelant dans des cubes à glaçons (comme le pesto!). Si vous êtes motivé(e)s et que vous avez accès à un espace adéquat, vous pouvez même en faire pousser. Tendre vers le zéro déchet, c’est aussi développer sa créativité et son autonomie pour contourner ses limites personnelles!
Quelques sources à consulter :
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